Notre boussole : développer la solidarité avec celles et ceux qui luttent

Macron veut occuper l’espace médiatique et politique à tout prix. Il l’a fait plusieurs jours durant, au plan national et international, avec ses sorties sur « l’ère de la guerre », et les milliards destinés à la militarisation, dont une partie sera puisée dans « l’épargne populaire ».
Aujourd’hui, il annonce le lancement d’une « convention citoyenne sur les temps de l’enfant », associant parents d’élèves, enseignants, collectivités locales et professionnels du tourisme. Ce mécanisme, qui veut donner l’impression de prendre l’avis de tout le monde, vise d’abord à diviser sur des sujets clivants et apparaît aussi comme un dérivatif, dans un contexte de tensions, de colères et de mobilisations.
Pour rappel, il y a eu la convention sur le climat et ses 149 propositions, dont une quinzaine ont été retenues et dont il a tiré son plan pronucléaire, d’énergie « décarbonée » qui pèse des milliards et enchaîne le pays dans cette filière. Il a lancé celle sur la « fin de vie » qui a servi de hautparleur à la réaction, aux « provie » laïcs et religieux, et qui laisse l’essentiel à la charge des personnels du système de santé au bord de l’effondrement.
La convention sur les temps de l’enfant aura la même fonction de division et de dérivatif à l’urgence de réponses concrètes et immédiates aux problèmes criants de l’enseignement public, à la liquidation des services sociaux accompagnant les enfants des milieux populaires, à la misère des enfants et des familles qui ne peuvent pas partir en vacances…
Macron est sur tous les fronts et son Premier ministre donne l’impression de « naviguer à vue », dans le seul but de « durer ». Empêtré dans l’affaire Bétharram, il s’épanche sur la gravité de la situation des finances publiques (voir article ci-dessous), en annonçant un projet de budget pour 2026, autour de la mi-juillet, en pleine période de vacances. Et il lance dans la foulée l’idée d’un référendum pour gagner le soutien populaire ! La manœuvre est grosse ; il s’agit d’éviter l’obstacle du débat parlementaire.
La concertation avec les syndicats tourne à vide, sans objectif, avec une participation des syndicats qui se résume à celle de la CFDT, dans l’indifférence générale.
Bayrou ne donne pas le ton de son gouvernement : quand ce n’est pas Macron lui-même, ce sont le ministre de l’intérieur (Retailleau) et celui de la justice (Darmanin) qui le font. Utilisant sa fonction ministérielle et les moyens qui en découlent, Retailleau se livre à une surenchère sur tous les thèmes réactionnaires destinée à se présenter comme le meilleur candidat à droite pour les prochaines présidentielles, face à M. Le Pen que les médias continuent à mettre au centre des débats. Le traitement du 1er Mai : cinq minutes sur les affrontements à Paris et quinze minutes sur le meeting de M. Le Pen à Narbonne.
Retailleau poursuit ses attaques contre les décisions de justice et quand un assassinat raciste revendiqué est commis contre une personne de religion musulmane, dans une mosquée, il ne réagit pas. Au bout de deux jours, il intervient, pour disserter sur la nationalité française ?! Inutile de dire combien ce comportement et celui du préfet sous les ordres de Retailleau, qui ne « privilégie aucune piste », sont perçus comme une provocation islamophobe.
Le flou entretenu à la tête du gouvernement dans la gestion des affaires ne doit pas masquer la gravité des attaques contre le mouvement ouvrier et populaire.
Au premier plan, il y a la déferlante de licenciements : ArcelorMittal, la chaîne de magasins de vêtements Jennyfer, STMicroelectronics… pour ne citer que les plus récents. La réponse du gouvernement se résume à trois volets : l’inscription à France Travail pour les licenciés, avec des règles d’indemnisation toujours plus dures, le respect du jugement du tribunal de commerce et « l’accompagnement » des entreprises en difficultés, avec aides de toutes sortes pour que les grands actionnaires s’en sortent le mieux possible. L’Etat-patron n’est pas en reste. Au détour de son exposé sur le référendum, Bayrou a relancé l’idée de baisser le nombre des fonctionnaires, « souhaitable et possible ». Et a confirmé le cap des « coupes budgétaires indispensables », sauf dans la défense et la police.
On a aussi revu, ce 1er Mai, le retour des méthodes de répression policière contre les manifestants. Les porteurs de drapeaux palestiniens en ont été la cible et les commentaires sur les menaces de « l’ultragauche » reviennent en force.
Les manifestations du 1er Mai ont montré que la détermination à refuser cette politique d’austérité, de réaction et de militarisation et que la solidarité avec ceux qui luttent grandisent.
C’est cela notre boussole. ★