Cette fois, les prisonniers politiques kanak sont libres, sous contrôle judiciaire : c’est une première victoire judiciaire !

Ce soir, aucun des prisonniers politiques kanak, qui avaient été déportés il y a un an, ne dormira dans une prison.
La Chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris a décidé, le 12 juin, qu’il n’y avait pas lieu de les maintenir en prison. Elle confirmait ainsi l’ordonnance du 3 juin, qui avait statué dans ce sens. Mais le parquet avait fait appel, empêchant l’exécution de la mise en liberté (sous contrôle judiciaire). La décision du 12 met un terme à l’incarcération en France des militant politiques kanak.
C’est une victoire de la ténacité des prisonniers, de leurs avocats, des familles qui les soutiennent, et de tout le mouvement de solidarité avec le combat du peuple kanak, qui a mené campagne depuis des mois « pour la libération des prisonniers kanak ».
L’annonce de ce jugement a été faite au Palais de justice de Paris, de l’île de la cité, lors d’une séance publique. La nouvelle a circulé immédiatement.
Christian Tein, dirigeant de la CCAT et actuel président du FLNKS, a pris connaissance du verdict depuis la prison de Lutterbach, près de Mulhouse, via la vidéo. Il a quitté la prison.
Le collectif solidarité Kanaky qui n’a pas été autorisé à tenir un rassemblement devant le tribunal, a occupé depuis 14h, l’angle de la place du Châtelet, avec banderoles, drapeaux, musique et diffusion de tracts jusqu’à la venue de Steeve Unë et de deux de ses avocates.
Les deux animatrices du collectif, Mina, de l’USTKE et Julie, de la CNT, les ont précédés, pour venir annoncer la bonne nouvelle aux militants rassemblés.
Steeve a salué les personnes présentes et a prononcé quelques paroles, dans le cadre d’une cérémonie de la coutume, qui prenait un sens particulier sur ce bout de place, à 17 000 km de son pays. Quand il a dit « je suis libre », on pouvait saisir – un peu- ce que cette année de prison a pu signifier. Il a aussi insisté sur l’importance du soutien qui lui venait de l’extérieur.
Dans les échanges avec les avocates et les personnes qui ont assisté à l’audience, il ressortait que les juges avaient sérieusement travaillé le dossier – « j’y ai passé le week-end » aura dit l’une d’elles lors de l’audience.
Mina a pris la parole « émue et soulagée », évoquant la bataille qui a été dure, depuis des mois, rappelant « on a toujours cru à votre innocence », et que les dossiers sont vides. Elle a tenu à remercier toutes celles et ceux qui étaient là, ceux qui ont manifesté devant les prisons, tous les collectifs qui se sont créés localement. Julie a rappelé les prisonniers du camp Est, tous les kanak emprisonnés, ceux qui ont été tués, car « sans vérité, pas de justice ». Elle a souligné le fait que Christian Tein devait participer aux prochaines discussions avec l’Etat que Macron a annoncées et a appelé à poursuivre la mobilisation.
Comme l’a dit une des avocates, « j’ai réalisé que le dossier pénal était lié à la colonisation », exprimant, avec sa collègue, leur détermination à poursuivre le combat judicaire, pour contester les qualifications qui ont été avancées. Questionnées sur la date du procès qui portera sur le fond, elles ont confirmé qu’aucune date n’était encore fixée.
De notre camarade qui représente le parti au sein du Collectif Solidarité Kanaky
Voir sur le site du collectif : https://solidaritekanaky.fr/Liberation-des-prisonniers-politiques-Kanak





